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L'historique de ces croix (texte en italique) ont été composées à partir du remarquable travail de recherche que Madame Yvette HABER avait réalisé depuis de nombreuses années dans notre commune et ses environs.

 

 SAINT-ALBY (3 croix) 

1- Sur la Départementale 621

 

L'histoire de cette croix

 

La plus connue, située actuellement au bord de la route départementale 621, s’élevait auparavant « à l’extrémité d’un sentier qui conduit  de la route au village ». Son emplacement est signalé sur le cadastre de 1832 , mais elle a pu occuper une autre place car une parcelle porte le nom de « plantier de la croix ». Néanmoins, ces trois lieux sont très proches les uns des autres et ces variations peuvent s’expliquer d’une part, par le percement de la rue de Touraine, d’autre part, par l’ouverture de la route départementale actuelle.

Ce dessin  représente la croix primitive posée sur trois pierres de taille sur lesquelles on  peut lire :
HOC SIGNUM POSUIT PIETATIS MONUMENTUN
FRANCISCUS LAFON
An .1762
Ce monument a été posé comme témoignage de piété par F. Lafon

Dans son livre « L’affaire Sirven », Elie Galand pense qu’elle fut élevée à la mémoire de Calas et de Sirven car, à cette époque, François Lafon  figure sur les registres des protestants de Mazamet et Paul Lafon sur ceux des ministres  du Haut Languedoc.


Mais on peut se demander si le choix de la croix correspond  aux coutumes des protestants. Néanmoins, la date de 1762  marque la découverte du cadavre d’Elisabeth Sirven et la condamnation de Calas.

 

Actuellement la croix actuelle est  différente de la primitive.
Mais le socle est resté le même et on peut  toujours lire quelques passages de l’inscription originale.

 

2- Sur la Place Lyonnaise

 

L'histoire de cette croix

De la deuxième croix, il ne restait qu’un haut piédestal (supprimé lors de la modernisation de St Alby vers 2000 et déposé sur le terre-plein de l’église de St Pierre) sur lequel on pouvait lire :
I O  -  1773 – S A
JUBILE
A DUCROS  D

Ce piédestal figure sur la photo ci-contre. Il est scellé dans la muraille du lieu-dit
« Lou Pount » qui était l’entrée de la ville close de St Alby, située près de l’ancienne maison seigneuriale dans laquelle logeait la famille Sirven.
La date de 1773 correspond à la fin de l’affaire Sirven.

Le terme « jubilé » signifie qu’il y a eu, à cette époque-là, une manifestation religieuse qui s‘est terminée par la plantation d’une croix.
Cette cérémonie aurait eu pour but de laver la population de St Alby de l’accusation de « faux témoins » dont les habitants de Mazamet l’avaient qualifiée.

Ducros figure dans Albia Christiana tome 3 p.256
François Ducros était originaire de Puylegou. Prêtre réfractaire, il fut victime de la recrudescence de la persécution de 1793. Incarcéré le 7 juin 1793, il succomba le 21 septembre et fut enseveli dans le cimetière de la Chartreuse de Saïx. 

 

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, un monument plus important a remplacé le piédestal précédent. Le socle porte l’inscription « Don des habitants » et la croix a été offerte par M.Paul Tailhades qui, en 1860, avait acheté les ruines de la maison seigneuriale.

La croix est très ouvragée. En bas, on trouve le nom du donateur encadré de 2 anges assis et se tournant le dos. Au-dessus de la plaque s’élève une vierge en fer forgé. La hampe se termine par une décoration qui fait penser au fronton d’une cathédrale encadré par deux clochetons et surmonté d’un  oiseau stylisé .

 
Le Christ couronné d’épines lève les yeux vers le ciel. Il présente aussi les cinq plaies : une à chaque main, une pour les deux pieds croisés et deux au flanc.
Néanmoins, son corps est très peu affaissé et ses bras très longs sont à l’horizontale.
 
Cette croix est accompagnée de la Vierge, à droite du Christ et de Saint Jean à sa gauche.

 

 3- A l'intersection de la route et chemin de "la Sagne"


  

La dernière croix de St Alby était plantée à l’intersection de la route et du chemin qui venait de la Sagne.
Son emplacement a été respecté lors de la construction de la maison par la famille Sire et , actuellement, elle est à demi encastrée dans le mur.

  

 FONTALBA (1 croix) 

Dans le "vieux" Fontalba

  

 Le Christ est représenté les yeux ouverts et regardant le ciel. Il ne porte pas de couronne d’épines mais est auréolé.
Cinq plaies saignantes apparaissent sur ses mains, sur ses pieds et sur sa poitrine.

C’est la représentation de l’homme de douleur en pied et vivant.
D’après les anciens habitants, ce serait une des plus anciennes croix de la paroisse mais aucun document ne permet de vérifier ces dires.

 

 LA FONTBLANQUE (1 croix)

C’est sans doute la plus récente. De style contemporain, elle a été forgée à partir d’une bande de fer plat. 
Plantée vers 1950, elle a remplacé une très ancienne croix dont il ne restait plus que des lambeaux.

 

LA SEIGNARIE (2 croix)

Le hameau de la Seignarié possède deux belles croix en fer forgé finement travaillées.

1- Sur la place

La première se trouvait en haut du village, à l’embranchement  des deux rues là où débouchait le chemin carcassée. Elle a été déplacée de quelques mètres à cause de la circulation.
Cette croix aurait été refaite vers 1945, par les soins de Madame Léontine Daydé de Mazamet en remplacement d’une croix plus ancienne

 

2- Sur la route d'Aiguefonde

La seconde, véritable dentelle de fer, est placée au bord de la route Mazamet –Aiguefonde.
Un écusson ovale orne l’intersection des deux branches.
Il représente un agneau couché sur un livre d’où pendent sept sceaux : c’et le thème de la vision de St Jean dans le livre de l’Apocalypse.

 

  

 

 

LACALM (1 croix)

C’est là où nous trouvons la croix la plus simple. Elle est formée d’un modeste croisillon métallique qui a été refait vers 1970 sur le modèle précédent.
Elle a été déplacée de quelques mètres lorsque la place a été dégagée.

 

 

 

 

SAINT-PIERRE DE FRONZE (3 croix)

Trois croix subsistent près de l’église Saint Pierre de Fronze.

Il faut ajouter près de l’église deux autres croix signalées dans les archives :
- la croix de St Estève plantée près du champ du Pessoulet et de la combe St Estève  signalée en 1672 dans le même document que la croix mayole.
- La croux mairal  qui occupait une position intéressante au bord d’une combe arrosée par l’écoulement de l’eau d’un lac souterrain.
Cette eau se perd quelques dizaines de mètres plus loin dans un effondrement dont les bords avaient été consolidés par de grandes pierres taillées en parallélépipèdes  (d’après M.Vialaret, propriétaire du Bouïs). Document daté de 1542

 

1- Vieux cimetière

La première est une croix de pierre à base octogonale, aux arêtes biseautées. Elle était incluse dans le mur d’enceinte du cimetière primitif.
Elle n’est signalée dans aucun texte mais les plus anciens habitants l’ont toujours vue à cet endroit.

 

2- Cimetière Neuf

La deuxième qui  a été transportée dans le cimetière neuf vers 1975, s’élevait auparavant près de la porte du vieux cimetière.
Les Anciens l’y ont toujours vue.

 

3- La croix Mayol

 

 

L'histoire de cette croix

La troisième, appelée Croix  Mayole, se dresse au carrefour de l’ancienne route Mazamet-Labruguière appelée aussi chemin d’Aussillon à la Roubinarié,  et du chemin venant de St Alby. Elle est signalée en 1672  dans un champ derrière l’église au sud du chemin qui va de St Pierre à Aussillon c’est-à-dire à l’emplacement actuel. On voit encore à cet endroit une croix métallique sur un socle cylindrique.

C’est l’une des croix les plus intéressantes de notre commune.  

Alors que toutes les autres sont différentes, celle-ci a sa réplique exacte au Caussac appelé maintenant le Petit Causse. Cette réplique occupe un emplacement signalé en 1661.

Toutes les deux sont érigées au bord d’un très ancien chemin qui reliait Mazamet à La Roubinarié et qui pourrait bien être le Chemin de Fronze sur lequel, en 1253, Jourdain de Saissac a supprimé les droits de péage.
Il se pourrait aussi que ce chemin soit la continuation de celui cité en 1612 sous le nom de « grand chemin dit de St  Jacques tendant à Négrin »

La croix Mayrole est déjà signalée en 1525 près de la combe St Estève.


Photo prise en 1978

La même croix, photographiée en  1996 a perdu les éléments situés à l’intersection des deux branches car un arbre l’avait heurtée.


Elle a été consolidée et replacée au même endroit.
Cette croix servait aux Rogations.
   
Elle est juchée sur un socle cylindrique de 0,65 m de haut.
Le monogramme J.H.S est visible à l’intersection de la hampe et de la traverse. D’après le livre « Iconographie de l’art chrétien » de L.Réau, ce symbole graphique appelé Trigramme Latin, serait un sigle propagé au XIVe siècle par Saint Bernardin de Sienne et adopté au XVIe siècle par les Jésuites.


J  H  S : Jesus Hominium Salvator Monogramme grec interprété par l’église latine et adopté au XVIe par les Jésuites.         
Jésus de Nazareth, roi des Juifs inscrit sur une tablette fixée sur la croix.

La partie inférieure de la hampe présente un décor floral complexe.De haut en bas, on trouve un pistil renflé d’où pendent deux feuilles de vigne auxquelles sont attachés deux grains de raisin  puis deux feuilles supportant une noisette.

Viennent ensuite 3 fleurs de roseaux et enfin 2 autres feuilles encadrant une amande.

Au bas de la hampe, on peut distinguer une  coquille surmontée de 2 feuilles enroulées qui s’évasent pour laisser sortir  un bouquet de 3 feuilles

  

La Figue - Le Raisin- La Noisette - L'Amande

La feuille qui sort de la graine symbolise la vie, la renaissance

Figues, raisins, noisettes et amandes représentent les quatre principaux ordres mendiants fondés ou réorganisés au XVIIIe siècle qui faisaient profession de ne vivre que de la charité publique. Les quatre premiers et les plus importants furent les Carmes, les Franciscains, les Dominicains et les Augustins.
D’après l’abbé Cousinier “Dictionnaire de langue romane » Castres 1850, MAYO désignerait une poupée que les enfants placent au coin d’une rue le 1er mai. Ils l’ornent de fleurs, de rubans, de feuillage et quêtent « per la paouro mayo » (pour la pauvre maïa) Maïa, mère de Mercure pourrait être l’origine de la MAYO de nos pères

Renseignement transmis par M.Jean Bordenave

Archives Municipales d’Aiguefonde GG6 page 33 
L’an mil sept cens quatre vingts et le cinquième jour du mois de décembre, il arriva que touts les paroissiens de la dite paroisse St Pierre de Fronze, , de touts les villages et mettéries de la plaine et montagne de la dite paroisse, éloignés de l’église paroissiale d’une heure de chemin, touts, dije, se rendirent à a messe de minuit, une lampe à la main, avec les broulliards et pluie, sans éteindre leurs lampes ni en allant ni en revenant, chose extraordinaire que j’ai voulu mettre sur le registre pour qu’il fut connu dans le temps. Etant vicaire de la dite paroisse Joseph Vincent Prades, prêtre et vicaire, natif de La Bruguière et servant sur cette paroisse depuis trois ans, âgé de vingt et sept ans. A Ayguefonde, le 26 Xbre 1780


 

 

ROUSSOULP (1 croix)

  

La croix de Roussoulp est élevée en haut du hameau, elle marquait l’endroit où débouchaient les chemins venant d’Aussillon et du Cabanat.
Une couronne d’épines est placée à l’intersection de la hampe et de la traverse.

 

 

AIGUEFONDE VILLAGE (7 croix)

1- La croix de calvaire

 

 

 

2- Cimetière Aiguefonde

 

Le cimetière d’Aiguefonde appelé aussi cimetière du Rouyre a été constitué en plusieurs fois. Les délibérations du conseil municipal d’Aiguefonde nous donnent une première date :
11 avril 1836 : acquisition du cimetière du Rouyre, vendeur Joseph Moulis, prix 250 F(acte Escande Mazamet le 11 décembre 1838) .

C’est approximativement de cette époque que date la croix en fer forgé qui regarde l’est.
Un petit Christ en fer forgé est placé sur la face ouest, une Vierge regarde l’ouest, et deux anges sont dirigés vers le nord et le sud.

 

3 - Cimetière Aiguefonde (aggrandissement)


En 1924, ce cimetière a été agrandi. Une seconde croix a été dressée. Le Christ regarde le sud car l’entrée se fait actuellement directement depuis la route.
C’est une croix métallique. Les arabesques sont faites avec des fers plats. Le Christ porte le même pagne que celui de Bonnecousse ou du cimetière d’Aussillon. On peut le dater de 1930 environ.

 

4- La place de l'Ourme

 

C’est une petite croix placée dans une niche située au premier étage d’une maison sise place de l’Ourmé à Aiguefonde.
Elle servait aux Rogations

 

5- La croix du château

 

A côté de ces croix, très ordinaires, Aiguefonde possède deux croix belles et majestueuses. Leur histoire pourrait commencer ainsi :
Un jour, à Aiguefonde, naît le désir d’installer au lieu-dit  « La Crous ,  sous Aiguefonde », une grande croix avec le Christ entouré de deux statues :
- La Vierge à droite du Christ
- Saint Jean à gauche

Mais il y avait déjà une croix en bon état. On l’enlève donc, on jette le socle dans le terrain où se trouve actuellement la boulangerie et on entrepose la dite croix chez Justin Albert, le forgeron.
A sa place, on dresse la nouvelle croix, on place les deux statues… « Cela se passait, raconte M.Paul Aribaut - né en juin 1901- avant ma tendre enfance car j’ai toujours vu cet endroit tel qu’il est aujourd’hui. »
Lors des processions, les femmes installaient un reposoir devant cette croix, un autre sur la place de l’Ourmé et un autre devant la Vierge.

Si le terme LA CROUX placé sous Aiguefonde et confrontant au midi le jardin de « la clauzade » se rencontre en 1672 dans le CP111 art. 600, il semble plutôt désigner un croisement qu’un emplacement de croix. Le cadastre de 1832 ne signale pas de croix en ce lieu, par contre le plan de 1877 en mentionne une.
Il s’agit de la croix placée maintenant devant la porte du château

En 1919, le vicomte de La Jonquière achète le château et, voulant que les processions fassent une halte devant chez lui, il récupère la croix qui dormait dans un hangar, le socle qui gisait dans un terrain et fait installer le tout devant la porte du château.

C’est une très grande croix qui ressemble beaucoup à celle qui a été élevée en 1855 à Aussillon -village pour remercier le ciel d’avoir épargné les habitants lors de l’épidémie de choléra de 1854  Plusieurs croix ont été dressées à cette occasion..

Les deux faces latérales sont formées d’une frise grecque qui, sans doute, confère de la rigidité à la hampe. Les faces antérieure et postérieure sont constituées d’un alignement de médaillons formés d’une croix enhendée dont le cœur contient une rose.

 

 

 

 

6- La croix du Lavoir

 


Une autre croix très fruste a, elle aussi, une connotation historique. Un seul clou la fixe au mur de l’ancienne chapelle Ste Claire d’Aiguefonde. (actuellement le lavoir) 
Elle est sans doute là pour rappeler qu’il y a plus de trois siècles des hommes et des femmes sont morts, emportés par le ruisseau en furie !

 

7- Puech Redon

En 1932, une croix en bois a été dressée au sommet du Puech Redon, elle fut remplacée par une croix en béton.
Cet emplacement domine le village d’Aiguefonde. (On trouve la même chose au-dessus d’Aussillon et d’Aupillac). C’est l’œuvre du propriétaire des Vernières.
Il est possible que ce choix corresponde à un événement historique.

 

 

CALMON (2 croix)

1- Sur la départementale 53

 

 

Située au bord de la départementale 53 , cette croix est visible sur la droite après le village de Calmon juste avant le pont (en allant vers La Seignarié).
Restaurée en 2011 par l'association Marcheurs et Pélerins.

Voir les photos de la restauration (Site de Marcheurs et Pélerins)

 

 2- Sur la place du village

 

 

Sur la place de Calmon, à l’entrée du chemin qui va vers Lacalm, se dresse une grande croix. C’est une des rares dont on connaît l’origine : le 3 septembre 1748, monsieur Antoine Bordes, marchand de Calmon, se plaint d’être l’objet de brimades de la part des habitants car il avait fait planter une croix.

 

La plainte d’Antoine Bordes présentée au greffe

Réf : l’église réformée de Mazamet par Gaston Tournier p 141 et Archives Départementales du Tarn      B1071 F°46V° à 47V°

Du troisième septembre mil sept quarante huit, au greffe.

a comparu le sieur Antoine Bordes, père, marchand du lieu de Calmon, qui nous a dit que presque tous les jours, les citoyens du dit lieu ont conçu une si grande haine contre lui qu’ils recherchent avec plaisir toutes les occasions à pouvoir lui nuire, soit en lui volant sa volaille que autrement ; tellement que, le Carnaval dernier, le fils cadet du nommé Jacques Mas, Pierre Avérous et le valet de la métairie du sieur Prades du dit Calmon, entreprirent de lui enfoncer la volaillère et lui volèrent un coq d’inde, cinq poules, qui est tout ce qu’il y avait pour lors ; et le 27 août dernier, le dit Jacques Mas, père du dit Mas susnommé, qui est un ennemi capital du plaignant, ayant entendu qu’on avait tiré un coup de fusil du côté de la fontaine du dit Calmon, et, sur le bruit de ce même coup, que le nommé Bontemps, soldat de la milicede la compagnie de Mr de Comarque ,à présent en quartier à Mazamet, avait tiré avec poudre et sable dans les possessions du plaignant sur une géline dont elle fut tuée ; ledit Mas, tout ému et transporté de colère et accompagné d’une multitude de monde, vinrent se lancer avec violence sur le plaignant en l’accablant d’injures les plus infamantes et par des coups ; si bien que la femme du nommé Antoine Bruguière vieux, du dit Calmon, secourue de plusieurs autres femmes, et notamment  du dit Mas, se jeta avec furie sur le plaignant (qui) fut jeté à terre par leurs secousses sur une pierre où il ne fut pas plutôt qu’à l’instant l’une des dites femmes lui redoubla plusieurs coups sur sa tête qui gisait sur la dite pierre avec un  instrument vulgairement appelé « bassel » dont on se sert pour laver la lessive dont il fut tout ensanglanté et réduit dans un état à ne pouvoir se relever que par le secours du  sieur de Bonières qui accompagnait ce soldat et avec lesquels le plaignant beinioit( ?) à cette même fontaine.
 
Et encore, le 31 du mois d’août, poursuivant ce mauvais manœuvre, le dit MAS, escorté de plusieurs personnes, sans doute aussi mutins que lui, crient en pleine rue, adressant la parole au plaignant et lui disait qu’il étaient un voleur, un coquin, un maraud et autres invectives des plus atroces et qu’il aurait résolu de le tuer ; ce qu’ils auraient sans doute fait la nuit dernière si la porte du plaignant n’avait pas été fermée avec de bonnes sesrrures et forts gou……, qu’ils ont secouée sur l’heure  de minuit passé avec pierres et bâtons et notamment sur les fenêtres dont ils ont fracassé toutes les vitres ; mais d’autant qu’il importe au plaignant de faire réprimer les entreprises de ces mutins qui le menacent continuellement de le tuer et qui n’est nullement pas la cause si ce soldat a tué cette galine, ce qui arriva même dans son bien qui est journellement détérioré par ce bétail et qu’il offrit même de payer à sa juste valeur pour se procurer la tranquillité et se dégager des mains inhumaines de ses attroupés – à quoi il ne fut pas possible de parvenir qu’après l’avoir mis dans l’état le plus pitoyable tant ils étaient animés et transportés de rage et de furie- ce que les assassins premedite ………………….arrivé à l’heure nocturne ne saurait exister sans que ces mêmes assassins ou complices aient subi une punition corporelle. ajoutant, le dit plaignant, que l’haine qu’on a conçue contre lui provient de ce qu’il a fait planter une croix dans le dit massage avec l’approbation de M. le Curé de la paroisse, le Consulat d’Auxilhon présent.
C’est pourquoi le plaignant porte sa plainte au présent greffe pour demander que lui soit permis d’en faire informer et faire décerner contre les coupables tel décret que de raison ; de quoi il a requis acte et s’est signé avec moi, greffier soussigné

 

LAURION (1 croix)